Serge Andrieux. Le plaisir de la photo

Le Télégramme, le 14 mars 2018, Sylvie Vennéguès.

À Lamballe, le photographe à la deudeuche, c'est lui, Serge Andrieux. Une fois n'est pas coutume, celui-ci a accepté de poser son appareil photo qu'il porte toujours en bandoulière et de passer devant l'objectif. Rencontre. 

14 ans bientôt que Serge Andrieux est artisan photographe à Lamballe. Mais le déclic, c'est à l'âge de 21 ans qu'il l'a eu ! « J'habitais alors à Epernon dans la région de Rambouillet. J'étais dessinateur dans un bureau d'études. Mon travail consistait à calculer les fondations de grandes tours telles celle de La Défense à Paris ou encore les réserves d'eau à Bagdad. La photo, je ne dirai pas que ce n'était pas mon truc. En fait, je n'y connaissais absolument rien. Et puis un jour, mon voisin Éric m'a invité à boire un café chez lui, dans son studio de 10 m² où s'entassaient les revues sur la photo, ses clichés... Je l'avais dépanné quelques jours auparavant en lui prêtant du fil et une aiguille pour recoudre un bouton ! », sourit Serge. 

Un mois de salaire pour se payer son premier appareil

« On s'est alors mis à parler, surtout lui en fait, de sa passion pour la photo. Quand il a abordé la partie technique, les ouvertures, les vitesses, les différents modes de prise de vue, etc, j'ai tout de suite pigé. Alors, ni une ni deux, pour me remercier, il m'a prêté un de ces appareils photos pour le week-end. Je me rappelle, c'était un Fujika ST705W. Le lendemain, j'étais dans la forêt de Rambouillet en train de photographier les paysages, une bergerie avec ses moutons. À la fin du week-end, j'ai rapporté l'appareil photo à son propriétaire et... je le lui ai acheté avec trois objectifs. À l'époque, cela représentait quand même un bon mois de salaire ! » Les années qui suivront, Serge Andrieux continuera à exercer son activité de dessinateur en région parisienne mais, tout son temps libre sera désormais consacré à la pratique de la photo. « Pendant près de 20 ans, je me suis autoformé. J'ai acheté un livre que j'ai toujours d'ailleurs sur les rudiments de la photo. J'ai appris les effets spéciaux, le développement », explique Serge. En 2003, Serge, le dessinateur, revient travailler en Bretagne. Il intègre un nouveau bureau d'études à Planguenoual mais il continue de consacrer tout son temps libre à la photographie.
 « J'avais aménagé, chez moi, dans une pièce mon labo photo et tous les dimanches soir, je m'y enfermais : une vraie passion ! C'est à ce moment-là que j'ai découvert, à Lamballe, le Comptoir des Arts. On m'a proposé alors de devenir animateur bénévole de l'association. » 

Artisan photographe depuis 2004 

Amoureux du travail bien fait et pour être bien sûr d'être à la hauteur de sa nouvelle « mission », Serge va alors entreprendre de se former encore plus en matière de photo. Cela fait alors déjà un petit moment qu'il se demande s'il ne va pas faire de sa passion un métier. « J'ai réfléchi pendant un an et, le 2 novembre 2004, j'ai officiellement annoncé à mon employeur que je le quittais pour devenir artisan photographe, pleinement conscient des difficultés qui m'attendaient. Mais qui ne tente rien, n'a rien ! Me voilà donc créant « Cristal d'Argent » un atelier de développement de photos noir et blanc, de l'argentique donc, d'où le nom... Je voulais faire un pied de nez au numérique qui commençait à se développer. » Ce numérique, Serge Andrieux y viendra quand même plus vite qu'il ne l'avait souhaité, deux ans plus tard. « Si j'avais résisté, j'aurais dû dire adieu à ma nouvelle activité de photographe indépendant ! Déjà que pour joindre les deux bouts, j'ai dû jongler entre pas mal de petits boulots, tour à tour agent recenseur, correspondant de presse... » 

« L'important en photo c'est le plaisir qu'elle donne »

Aujourd'hui, quatorze ans après avoir lancé son activité d'artisan photographe, Serge Andrieux reconnaît bien volontiers que « longtemps, j'ai rêvé de payer des impôts. Même en travaillant douze heures par jour, six jours sur sept, je gagne rarement plus que le SMIC. Mais j'adore ma vie, j'adore mon métier et toutes les rencontres qu'il me permet de faire aussi bien dans les ateliers que j'anime au Comptoir des Arts que lors des séances de portrait, dans des reportages, à des mariages etc ! En photo, la technique doit rester un accessoire. L'important, c'est l'émotion qu'elle suscite, le plaisir qu'elle peut donner ».

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