Quand les déchets deviennent des œuvres d’art

Ouest France, le 28/11/16.

Bruno Pansart donne une seconde vie aux déchets ménagers. Il en fait des œuvres d’art depuis plus de dix ans, de manière professionnelle. Certaines d’entre elles sont en vente à Ressourc’éco.

C’est dans le garage de sa nouvelle maison, dans le quartier de la guerre, que Bruno Pansart, 56 ans, redonne vie aux matériaux anciens. Un lieu pas forcément accueillant, austère. L’atelier est éclairé par une lumière blanche de néon ; il ne fait pas chaud.

Un fond musical occupe l’esprit, grâce à un petit poste de radio. « C’est une ambiance de bloc opératoire », avoue l’artiste. Mais c’est indispensable. « J’ai besoin de me sentir en difficulté et en souffrance pour réussir à sortir des œuvres. »

Dans l’atelier, de nombreuses caisses remplies d’objets et de matériaux à première vue inutiles, bons à finir leurs vies dans une benne à ordure. De la vieille argenterie usagée ou de la robinetterie, de l’acier, du laiton. Mais c’est son trésor.

Sur un établi, quelques-unes de ses œuvres récentes posent fièrement. Pour la plupart, des personnages représentant des musiciens ou des animaux.

Des œuvres vendues partout dans le monde

« Tous mes objets ont une histoire, raconte-t-il. Pour les musiciens, j’ai sympathisé avec la famille de cirque Romanès. Quand j’ai vu la dextérité des musiciens, ça m’a donné la chair de poule. »De son esprit, il sort donc un contrebassiste. L’instrument est représenté par une louche ; le corps ondulé du musicien, par de l’argenterie ; sa tête, une grande cuillère. Tout cela est soudé avec minutie à 450 °C. Il en produit plusieurs dizaines par an.

Ces objets peuvent paraître familiers. Il a vendu ses œuvres dans plusieurs pays, sur chaque continent. D’autres sont en galerie. Les œuvres des Ateliers borgniols ont décoré plusieurs plateaux de télévision.Il assure en avoir vendu plusieurs à « des élites médiatiques, des politiques, des producteurs de cinéma » et même, « à Mme Mitterand. Elle a craqué sur un de mes criquets, qu’elle m’a acheté avec quatre autres structures. Elle m’a renvoyé une photo où elle pose derrière eux, en travaillant. »

À Lamballe, l’artiste s’investit dans la ressourcerie de Penthièvre action, où ses œuvres sont actuellement vendues et exposées. « Je suis à l’origine du montage de la première ressourcerie parisienne. Aujourd’hui, j’apporte bénévolement mes années d’expérience là-dedans. »

Une passion quotidienne, importante pour « mon équilibre. » Qui ne va pas s’arrêter. « Plus je vieillis, plus il y a de la rigueur dans la vie, plus je suis performant. Pour faire ça, il faut être psychorigide ; je le suis. » Site de l’artiste : www.lesateliersborgniol.com

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