Article LE TELEGRAMME Sylvie Vennegues le 14 décembre 2022
Incités à trier toujours plus et à diminuer leurs déchets, certains consommateurs se tournent vers les produits consignés. Dans la région de Lamballe, de plus en plus de producteurs et commerçants le proposent.
Depuis janvier dernier, une forte baisse des déchets ménagers (- 17 %) ainsi qu’une augmentation du tri (+ 8 %) ont été enregistrées sur le territoire de Lamballe Terre et Mer, conséquence entre autres, de la généralisation de la redevance incitative.
Pour aider la population à tendre toujours plus vers le Zéro déchet mais aussi pour optimiser au maximum leurs contenants en verre à l’heure où cette matière devient une denrée rare et de plus en plus onéreuse en France, des producteurs locaux se mettent à la consigne.
Je ne fais pas payer la consigne. Le système fonctionne très bien puisque j’ai plus de 80 % de retour.
Bocaux, yaourts, dentifrice, déodorants
« Depuis l’ouverture du magasin, je privilégie les produits en vrac, locaux et consignés. Plusieurs fournisseurs jouent le jeu de la consigne et du coup, de nombreux clients s’y mettent », se félicite Justine Genty, propriétaire de l’épicerie Sans Lamballage à La Ville-es-Lan, à Lamballe-Armor.
Sur les étagères du commerce, on peut par exemple acheter des bocaux consignés (les petits délices en bocaux de Francesca et Enrico Farinelli, à Languedias, avec des houmous revisités, des légumes grillés, des lentilles corail ; les rillettes des Poissons de Marion à Plurien). On peut aussi acheter des yaourts de Pampilles et Cabrioles à Planguenoual ou de La Ferme des Délices à Plélan-le-Grand.
Du côté des plaisirs sucrés, on peut acheter en vrac les chocolats du Monde du Chocolat à Lamballe ou encore les gâteaux de La Fabrique à Chavagne (35). Pour limiter les emballages, cette fois-ci, ce sont les fournisseurs qui ont opté pour un conditionnement dans de grandes boîtes en plastique qu’ils reprennent une fois celles-ci vides. À force de stocker de plus en plus de conditionnements, les étagères de la réserve de l’épicerie se remplissent donc de plus en plus mais la commerçante arrive encore à trouver de la place.
« J’ai fait le choix de faire confiance aux clients. Je ne fais donc pas payer la consigne et le système fonctionne plutôt très bien puisque j’ai plus de 80 % de retour », explique la commerçante.
Pour les tout petits bocaux proposés par la société lannionnaise Endro (dentifrices, déodorants et crèmes de corps solides), le retour est un peu moins important. « Sans doute parce qu’ils sont très mignons et que les personnes préfèrent les garder pour leur conditionnement personnel », poursuit Justine.
Bière bio, bouteilles d’eau minérale
À La Fraîcheur Desprez, place du marché, à Lamballe, les rayons accueillent aussi de plus en plus de produits consignés : pots en verre des yaourts et fromages blancs de la Chèvrerie de Fréhel, bières bios Ouat d’un brasseur de Pordic, plats cuisinés du restaurant La Cuisine de mon père ou encore bouteilles d’eau plate et à fines bulles de Plancoët.
« Certains clients viennent toutes les deux semaines prendre deux caisses, soit quand même l’équivalent de 24 bouteilles, fait remarquer Vincent Desprez, l’un des cogérants. Pour tous nos produits consignés, on fait confiance, on ne fait pas payer la consigne. Il n’y a que dans le cas des bouteilles d’eau qu’on demande une consigne de 30 centimes ».
D’autres produits consignés sont proposés sur le territoire de Lamballe par des producteurs locaux. La liste présentée ci-dessus n’est pas exhaustive.
Photographie: À l’épicerie Sans Lamballage, située 8 rue de La Ville Es Lan, à Lamballe, Justine Genty se félicite du taux de retour des emballages consignés. (Le Télégramme/Sylvie Vennegues)
