Le projet Lamballe 2025 esquisse le centre-ville de demain

Article Ouest-France Publié le 18/05/2021

Le projet Lamballe 2025 (Côtes-d’Armor) a été présenté au conseil municipal, lundi 17 mai. Avant le lancement de la concertation avec les habitants, les esquisses des futurs réaménagements du Champ-de-Foire et de la rue du Val, notamment, ont été présentées aux élus.

Le projet « Lamballe 2025 » était le principal dossier à l’ordre du jour du conseil municipal de lundi soir 17 mai à Lamballe-Armor. L’objectif était de soumettre aux élus « les esquisses et les réflexions en cours avant le lancement d’une concertation », comme l’a annoncé le maire, Philippe Hercouët, en préambule de la présentation par Camille Cauret, adjointe au développement durable, et David Lestoux, du cabinet lamballais Lestoux et associés, spécialisé dans l’aménagement des centres-villes, qui a travaillé sur le projet avec l’agence d’aménagement Agap.

Le projet Lamballe 2025, c’est quoi ?

« C’est un programme de développement et de maintien de la vitalité du centre-ville, indique Philippe Hercouët. L’objectif majeur est de garder cette dynamique, de réenchanter nos centres urbains… Maintenir l’habitat en centre-ville, avec des logements pour tous, continuer à avoir des services. »

Les aménagements envisagés entre 2021 et 2025 doivent prendre en compte « les besoins d’accessibilité, de sécurité, favoriser les mobilités douces en cohérence avec la voiture, liste Camille Cauret. Végétaliser le centre-ville, valoriser le patrimoine, renforcer les liaisons piétonnes, tout en préservant le caractère commerçant du centre-ville. »

« Il faut qu’on soit capables, dans un espace public qui n’est pas extensible de concilier le confort des usagers, qu’ils soient habitants ou visiteurs, et l’accessibilité automobile, présente David Lestoux. On est un territoire rural. On viendra encore longtemps en voiture dans le centre-ville de Lamballe. »

Sur quelles bases le projet est-il construit ?

« Le centre-ville de Lamballe 2025 doit s’imaginer au regard des espaces urbains d’aujourd’hui mais surtout en intégrant les usages de demain », explique David Lestoux. Pôle d’emploi, ville péri-urbaine dans l’ère de la métropole rennaise, proche d’une zone littorale attractive, la ville doit adapter son fonctionnement pour attirer de nouvelles recrues nécessaires aux entreprises, « de nouveaux actifs plus mobiles », pour qui, il faut « une offre nouvelle en habitat locatif ». Il faudra aussi répondre aux besoins des seniors et à ceux d’une partie de la population qui fait la navette chaque jour pour aller travailler.

C’est en partant des usages et des différents projets de la municipalité que les aménagements ont été imaginés.

Combien ça va coûter ?

Les transformations esquissées représentent un investissement total d’un peu plus de 4,3 millions d’euros, subventionné par la Région Bretagne et par l’État. Deux opérations sont programmées : la première dans le secteur du Champ-de-Foire jusqu’au carrefour Saint-Martin (3,15 millions d’euros au total, subvention de l’État de 15 %) ; la seconde, de la rue du Val au parking des Tanneurs et la place du Gouëssant (1,38 million d’euros, subvention de la Région à hauteur de 37 %).
La première transformation aura lieu dès le mois de juin 2021 : devant le nouveau bâtiment des Terrasses du haras, sur l’esplanade, une promenade piétonne agrémentée d’espaces verts sera créée. De septembre à novembre 2021, c’est le boulevard du Haras qui sera en travaux pour aménager une zone partagée. Puis, en 2022, la liaison piétonne Saint-Martin – Champ-de-Foire ainsi que la rue du Jeu-de-Paume, près de l’hôpital.

Qu’est ce qui va changer au Champ-de-Foire ?

Le gros chantier du Champ-de-Foire est prévu en 2023. Parking gratuit de 12 000 m², il doit « garder une dimension fonctionnelle », précise David Lestoux L’idée est de lui donner « une physionomie de place urbaine », avec « des touches de végétal », en séparant les voiries utilisées par les piétons et les voitures, tout en maximisant l’espace de stationnement (195 places prévues pour le moment).

Qu’est ce qui est prévu carrefour Saint-Martin ?

e carrefour entre la rue Saint-Martin et la rue De Gaulle changera de visage en 2023. Aujourd’hui les trottoirs sont restreints et la voiture y est reine. L’idée est « d’apaiser la circulation », rendre les espaces plus pratiques et donner davantage de place au piéton pour que cette entrée de ville devienne « plus sympa ».

La rue Saint-Martin, elle-même, serait réaménagée en 2025 en fonction des décisions qui seront prises sur l’utilisation de l’ancien collège Terry.

Quand commencera la transformation de la rue du Val ?

Pas avant 2024. Là encore, l’objectif est de redonner sa place au piéton dans l’artère commerçante du centre-ville, avec des cheminements élargis, une zone de rencontre avec terrasses et banc créée devant le Tabarin et la boutique Afflelou (une place du Val) et améliorer le stationnement.

Quels changements près du pont Calmette ?

À proximité de l’ancien garage Renault, les travaux devraient commencer en 2024 aussi. Le terrain de l’ancienne friche accueillera des logements, des bureaux et des commerces. Près du pont Calmette, l’idée est de dégager la vue sur le Gouessant et sur la collégiale, d’aménager les quais et les berges. La rue des Boucouets, entre la Poste et le pont, passerait en sens unique.

Pourquoi transformer le parking des Tanneurs ?

Dernière étape de l’aménagement de ce secteur, en 2025 : le secteur des Tanneurs. Pour faciliter la circulation, la proposition est de mettre l’extrémité de la rue Paul-Langevin en sens unique (entre le Tabarin et l’entrée du parking). Le parking conserverait 105 places et serait paysagé. Actuellement, l’accès à l’eau et aux berges est empêché par les stationnements. Le projet prévoit de créer des sentiers piétonniers et de rendre les bords du Gouëssant plus attractifs.

Comment se passe la concertation sur ce projet ?

Entre le 7 juin et le 16 juillet 2021, « nous allons engager une concertation avec la population sur les esquisses au stade où elles en sont aujourd’hui pour chacun des aménagements prévus », annonce le maire. La volonté est de donner la parole aux usagers du centre-ville.
Les habitants seront informés via les canaux de communication de la Ville, notamment sur la plateforme de contribution « jeparticipe.lamballe-armor.bzh » ; sur le marché le jeudi matin, les terrasses le samedi après-midi, à la gare en fin de journée, ainsi qu’auprès des jeunes de la MJC. Des réunions auront lieu avec les commerçants.

La concertation par secteur d’aménagement commencera en 2022.

Stationnement et circulation, questions d’élus

Le projet Lamballe 2025 n’était pas soumis au vote du conseil municipal. Il s’agissait d’une première présentation. Plusieurs élus ont soulevé des questions. Sur « le nombre de places de parking », demande Yves Megret ; sur « la question des flux de circulation qui est importante », relève Jean-Luc Guymard.

Sur la consultation des usagers : « Quand on parle de réunion avec les commerçants, pointe Colette Le Boucher, ce serait bien d’associer aussi les employés qui ont besoin de stationnements ». Sur la concertation toujours, « le vrai risque est d’entendre ceux qui parlent et pas ceux qui ne parlent pas », prévient Stéphane de Sallier Dupin, qui questionne aussi le maire sur le budget : « J’imagine que tout ça va s’inscrire dans un PPI (Plan pluriannuel d’investissement) que nous attendons avec la plus grande impatience ».

David Lestoux répond sur les sens de circulation dans le centre-ville : « L’idée n’est pas de bouleverser les flux de circulation. On a des contraintes liées à l’histoire de la ville. »

Quant aux stationnements, pour le moment « on est au stade d’esquisses, pas au stade de les dénombrer. L’objectif est de rester globalement, sur l’ensemble du centre-ville, sur un équilibre des places de stationnement, souligne l’urbaniste. Néanmoins, j’insiste sur un sujet à traiter : la rotation sur le Champ-de-Foire pour permettre une accessibilité au centre-ville plus aisée. »

Question budget, Philippe Hercouët remarque que « le coût est connu et estimé » (lire ci-contre). Le maire rappelle que le but de la période de concertation qui s’ouvrira le 7 juin est notamment de « recueillir des idées ».

Il ne reste plus qu’aux usagers du centre-ville de s’en emparer.

Photographie:Au champ de foire, le parking de 12 000 m2 actuel devrait être réaménagé en 2023./ESQUISSE AGENCE AGAP

 

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