Article OUEST FRANCE Sonia TREMBLAIS.Publié le 25/05/2021
Joël Rio, le responsable du cinéma le Penthièvre, situé rue de Bouin, à Lamballe (Côtes-d’Armor), retrouve le sourire. Les spectateurs vont retrouver les fauteuils pour une bonne séance, le 29 mai.
« On s’est ennuyé sans nos spectateurs ! lance Joël Rio, le responsable du cinéma le Penthièvre, de la rue de Bouin, à Lamballe (Côtes-d’Armor). Une salle de cinéma vide, ça n’a pas de sens ! » Le samedi 29 mai, il ouvrira grand les portes de la salle obscure. « À 18 h, nous serons là. Fidèles au poste ! »
« Tout annuler »
Le film Mon cousin avait été diffusé le 26 octobre. « C’était le dernier à être projeté. Et puis, comme les autres, on a dû fermer… se rappelle le responsable. Nous avions réservé des films. Il a fallu tout annuler. Certains ont eu un autre système de diffusion. Par internet par exemple. Donc, il n’y a pas plus d’intérêt pour les distributeurs à les faire passer en salle. »
Le cinéma était peut-être fermé, mais l’équipe n’est pas restée les bras croisés. « Nous en avons profité pour faire des travaux. On aime bien bricoler. On a rafraîchi tout l’extérieur, travaillé sur l’accès handicapé. Nous avons refait la peinture, taillé les arbres », énumère le responsable. L’enseigne est passée du néon à la Led, plus « économique ». « On a pris le temps de faire plein de petites choses. »
Financièrement, le cinéma fait face. « On tient. Nous n’avons pas trop à nous plaindre par rapport à certains. Nous avons eu des aides de l’État. Nous nous autofinançons en général et nous avons besoin des spectateurs. »
Une jauge à 35 % pour débuter
Cette semaine, l’équipe met en place les protocoles de distanciation. « Nous avons une jauge à 35 % de spectateurs, soit 70 personnes sur les 200 que compte la salle en temps normal », comptabilise Joël Rio. Un rang de fauteuils sur deux sera condamné et les personnes devront laisser un fauteuil vide entre elles. « Les membres d’une même famille pourront rester côte à côte », précise-t-il. Le 9 juin, la jauge augmentera, avec 130 personnes dans la salle.
C’est le film Poly, un long-métrage familial, qui ouvrira le bal de la reprise. Ils seront trois bénévoles à prendre soin des spectateurs : un à la caisse, un opérateur et un superviseur, « c’est-à-dire moi ! sourit-il. Ça reprend ! Les habitués vont me revoir dans la salle ».
Il confie une anecdote. « Parfois, je m’asseyais dans la salle au dernier rang. On m’a raconté qu’on me voyait me lever et retourner dans la cabine de projection. Certains disaient : “Il s’en va ? Le film ne doit pas être très bon”, rigole-t-il. Je n’avais jamais fait attention à ça ! »
« Les gens ont hâte de revenir »
« Nous invitons le public à venir avec le masque, il sera obligatoire et à respecter les distanciations, rappelle Joël Rio. Nous mettrons du gel hydroalcoolique à disposition. Entre les séances, nous ouvrirons grand les portes pour aérer. » Les scolaires vont aussi retrouver le chemin du cinéma.
Souvent, dans la rue, en le croisant, on lui a demandé : « Alors, il rouvre quand le cinéma ? » « Les gens ont hâte que tout reparte. Et moi aussi ! On y est presque ! »
Cinéma le Penthièvre, rue de Bouin, à Lamballe. Tarifs inchangés, 6, 50 € ; réduit, 5,50 €. Tél. 02 96 34 63 76.
Photographie:Joël RIO, responsable du cinéma associatif Le Penthièvre, au premier plan, avec Jacques, un ami bricoleur.
