Lamballe-Armor. À la Breizh Tatoo Académy, chaque tatouage raconte une histoire

Article Ouest France de Sonia TREMBLAIS. Publié le 29/01/202

Parce que peu de centres de formation existent en France, Gaëlle Moustier et Frédéric Humbert ont ouvert à Lamballe-Armor (Côtes-d’Armor) la Breizh Tatoo Académy (BTA) qui forme au métier du tatouage. Douze élèves y apprennent ce métier artistique et/ou thérapeutique.

« Chaque tatouage raconte une histoire. Chaque tatoueur a sa propre histoire ». Gaëlle Mouster l’assure. Et elle sait de quoi elle parle puisqu’elle est tatoueuse. « J’ai appris mon métier à Montréal, où j’ai passé quinze ans ».

Acquérir les bonnes bases, les bons gestes

Elle a ouvert un centre de formation à Lamballe-Armor (Côtes-d’Armor), avec un studio de tatouage. La directrice n’est pas seule dans cette aventure. Son conjoint, Frédéric Humbert, est plutôt axé sur le piercing bijou-beauté. « Je travaille à aller vers le piercing thérapeutique », précise-t-il.
Ouvrir ce centre ici à Lamballe a permis d’investir un espace plus grand et accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR). « Vous savez qu’en France, on ne trouve que cinq ou six écoles de formation ! Alors que cela permet d’acquérir les bonnes bases, les bons gestes… Ces milieux sont tellement fermés. Moi, j’ai envie que ça s’ouvre. »

« Pour se lancer dans ce métier, il faut des capacités », explique Frédéric. « On ne devient pas tatoueur par hasard, rajoute Gaëlle. On a d’abord des talents de dessinateur. On doit avoir de la psychologie, puisqu’on travaille sur l’humain et on doit respecter la douleur de la personne. »

La première question qu’elle a d’ailleurs posée aux élèves avant d’intégrer ce centre de formation était : « Est-ce que vous aimez les gens ? » Et explique : « Si on me dit non, il faut changer de voie… »

Tatouage artistique, tatouage thérapeutique

Le tatouage se démocratise. Les mentalités ont évolué. De plus en plus de femmes assument ces mots, ces chiffres, ces dessins, cette phrase… qui ornent la peau.
Le tatouage est artistique mais aussi thérapeutique. « Les femmes qui ont eu un cancer du sein viennent me voir. Elles ont subi la maladie, subi la chirurgie, subi l’ablation… avec le tatouage, elles se réapproprient leur corps et décident. Certaines se font juste refaire l’aréole, c’est un tatouage en 3D. D’autres choisissent un tatouage artistique : fleur, oiseau… L’image dans la glace change. Tout ça a du sens », assure Gaëlle.

Dans l’école de formation, douze élèves, venues de toute la France Caen, Toulouse, Lyon… apprennent toutes les techniques du tatouage. Cassandra, par exemple, vit près de Rennes. Elle était auxiliaire de vie. « J’ai toujours aimé le tatouage. Je ne peux pas l’expliquer. J’ai sauté le pas pour réaliser cette passion. »

Pas n’importe où, pas n’importe comment

En face d’elle, Sandra, une cliente. Sur son avant-bras, une magnifique fleur prend forme. « J’aime le tatouage. Simplement. Ça signifie quelque chose à mes yeux. »
Florence, elle, vient de Toulouse. Elle travaille sur le bras de Gwen. « Plus on prend de la hauteur, plus on voit loin ». « Cette phrase a un sens pour moi », confie-t-elle. Douloureux ? « Non. » Camille vient de Paule. Elle était artiste portraitiste. « Pas facile de gagner sa vie. »

Se faire tatouer oui, mais pas n’importe où, ni n’importe comment. Gaëlle donne un petit conseil. « Allez voir les pages Facebook ou Instagram. Renseignez-vous bien sur les studios de tatouage. On ne regrette jamais un tatouage, mais il peut être mal fait ! »

Photographie: Gwen a choisi de se faire tatouer sur le haut du bras par Florence, venue de Toulouse pour se former chez BTA. | OUEST-FRANCE

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