Lamballe : après 17 ans de Bout’tissus, Annie lève les voiles

Ouest France, le 18/10/2018.

La commerçante de Bout’tissus tenait sa mercerie et vendait des tissus depuis 2001, à l’angle de la rue Leclerc, à Lamballe (Côtes-d’Armor). Depuis mardi, la liquidation a commencé car elle prend sa retraite à la fin de l’année.

La sonnerie du téléphone retentit. La commerçante Annnie Bouteille, accoudée sur des rouleaux de tissus, file décrocher. Depuis le début de matinée, ça n’arrête pas. On est mardi. « Et c’est le premier jour de liquidation », souffle la gérante du magasin Bout’tissus, installée depuis 2001, à l’angle de la rue Leclerc, à Lamballe.

Une cliente pousse la porte d’entrée. Elle portera le numéro 40 et des poussières. Ça se bouscule au portillon. Jusqu’à mi-décembre, les articles de la mercerie, les tissus et les voilages sont dégriffés à partir de 40 %. « C’est l’occasion de faire des bonnes affaires »,glisse une petite main, venue prêter main-forte pour le lancement de la liquidation.

Des aiguillées de conseils

Du sol au plafond et d’un mur et à l’autre, c’est un arc-en-ciel de couleurs. Bout’tissus est le repaire des couturières. Au fil des années, Annie Bouteille a tissé des liens avec ses clientes. « Certaines m’appellent Annie et me tutoient. Des enfants de clients fréquentent à leur tour la boutique. »

C’est une histoire cousue de chaleureux échanges. « On affine les recherches en fonction du goût des gens. Je leur dis que c’est eux qui regarderont leurs rideaux tous les jours. » Car la commerçante distribue des aiguillées de conseils. Dans sa boutique et chez ses clients. « Je me déplace pour réaliser la pose des rideaux. Je fais du sur-mesure. » Un contact de proximité « personnalisé » et apprécié. Parfois, elle est devenue la confidente. Discrète et attentive.

" Le commerce m’est tombé dessus "

Bout’tissus attire des clients « d’un un secteur assez large, de Plérin à Saint-Cast-le-Guildo, en passant par Collinée ». Il y a dix-sept ans, quand l’aventure a démarré, « c’était un challenge, je me posais pas mal de questions. C’est jamais simple de reprendre un commerce ».

Coup d’œil dans le rétro. À l’époque, la quadra, qui travaillait depuis vingt ans dans les fleurs, avait « envie de changement ». « Je voulais rester dans le domaine de la décoration »,retrace la commerçante, aujourd’hui âgée de 59 ans. « Le commerce m’est tombé dessus. J’ai saisi une opportunité. » Exit l’administration et le rayon fruits et légumes, où elle a fait ses premières armes dans le monde du travail.

La disparition des petits commerces

Sa boutique, dont le nom fait un subtil clin d’œil à son patronyme, bénéficie d’un emplacement idéal dans le centre-ville. « C’est un bon emplacement, confirme Annie Bouteille. Un angle de rue, c’est visible. » Avant, c’était une auto-école. « Et après ? », demande une cliente, feuille de mesures à la main. « C’est l’agence d’intérim, qui se trouve en face, à l’angle, qui va s’installer », répond la commerçante. « C’est la disparition des petits commerces, se désole la cliente. On retrouve à la place des agences d’intérim, immobilières ou d’assurance, ou encore des banques. »

" En dents de scie "

La discussion file sur les difficultés des commerces, les centres-villes qui souffrent, la concurrence d’Internet… « C’est toujours en dents de scie. On ne compte pas ses heures, mais j’ai aimé mon métier. Je me suis épanouie. » Aujourd’hui, à l’heure de la retraite, elle compte profiter de ses deux petites-filles. Mais aussi « bricoler, marcher et voyager ». Pour les Lamballais, Annie Bouteille restera « la dame du magasin de tissus ».

Annie Bouteille, 59 ans, n’a pas trouvé de repreneur pour sa boutique. Une agence d’intérim prendra la suite.

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