Entreprise : ces huit sagas familiales lamballaises

Article de Julien Vaillant  Le Télégramme Publié le 8 Septembre 2022

Présentes parfois depuis plus d’un siècle sur le territoire de Lamballe, ces entreprises sont toujours aujourd’hui dirigées par les mêmes familles. Voici huit histoires de transmission, toutes synonymes de sagas familiales.

1/ La boulangerie Le Mercier, une histoire de pain qui dure depuis 130 ans.

Honneur à la doyenne. À Lamballe, aucune entreprise n’affiche une telle longévité. Car l’histoire de la boulangerie-pâtisserie Le Mercier a débuté au… XIXe siècle, en 1892 comme précisé sur la devanture du magasin. Depuis cette date, quatre générations se sont succédé au numéro 10 de la rue Saint-Martin. Presque né dans le commerce, Philippe Le Mercier - qui a fait ses débuts à la fin des années 1970, aux côtés de son père Bernard - emploie aujourd’hui 14 personnes. Son leitmotiv : « conserver la qualité première de ce métier, la générosité ».

2/ J. Moullec, une affaire de patrimoine plus que centenaire.

Encore une aventure familiale commencée il y a plus de cent ans. Spécialiste de la restauration patrimoniale (château de La Hunaudaye, Fort-la-Latte, Parlement de Bretagne…), l’entreprise J. Moullec compte actuellement une trentaine de salariés, compagnons du Tour de France pour la plupart. Depuis le 1er janvier dernier, c’est Arnaud Moullec, 34 ans, épaulé par son beau-frère Paul Guézennec, qui en assure la direction. Un nouveau patron formé, comme son père Philippe et son grand-père Yves, dans la même vénérable institution parisienne : l’École spéciale des travaux publics.

3/ L’entreprise Balavoine sur courant familial continu depuis 1938.

L’histoire a démarré en 1938. À cette époque, Alfred Balavoine vendait des démarreurs et des alternateurs aux agriculteurs et aux entreprises de transport du secteur. Puis ce fut au tour de Jean-Claude d’installer l’entreprise rue d’Armor, là où voisinent aujourd’hui la Cooperl, Centigon, le Gouessant ou Labbé. Et depuis 1998, l’aventure se poursuit avec son fils Yannick et ses onze salariés qui fournissent des groupes électrogènes à 800 clients, éleveurs ou pêcheurs pour la plupart. Quid d’une quatrième génération : « Mon fils François vient d’entrer dans l’entreprise. Mais il faut voir si ça lui plaît. Je ne veux pas lui mettre la pression », précise Yannick Balavoine.

4/ Chez Lecointre, on est prêt à porter l’héritage familial.

« Stylé mais pas guindé » : c’est le slogan de l’enseigne Lecointre. Car le commerce de la rue Calmette a beau dépasser les 70 ans, pas question de véhiculer une image trop classique. Et si la saga familiale a démarré à la fin des années 1940 par la vente de tissu au mètre et de vêtements de travail, les vitrines sont aujourd’hui mises en scène selon une scénographie imaginée par une décoratrice. À la tête des deux magasins voisins - L’Homme par Lecointre et le Gendre Idéal - il y a désormais deux frères, François et Thomas Méheust, représentants de la quatrième génération. Deux patrons très à l’écoute de leur grand-mère Christiane… qui passe presque tous les jours à la boutique.

5/ Chez Meubles Oléron, on table sur la qualité.

C’est la plus jeune des entreprises familiales lamballaises de notre série. Premiers à s’installer sur la zone de La Ville-es-Lan en 1980, les meubles Oléron ont soufflé leurs cinquante bougies en 2020. Trois générations se sont succédé à la direction depuis les débuts de Lucien en 1970. À l’époque l’ébéniste fabriquait meubles, literie et autres cercueils dans un atelier du quartier de La Déhanne, épaulé par cinq compagnons. Aujourd’hui, Meubles Oléron compte une vingtaine de collaborateurs, dont quatre sur son second magasin de Matignon. Indépendante, l’enseigne mise comme depuis ses débuts sur « les beaux meubles qui durent ».

6/ Le garage Léna marié avec Peugeot depuis plus de cent ans.

Des motocycles, des machines à coudre, des tracteurs, des 404, des chocs pétroliers, le moteur à injection, la location avec option d’achat (LOA) qui supplante la vente… En cent dix ans, la famille Léna a connu d’innombrables évolutions dans le monde de l’automobile. Mais avec une constante : une histoire commune, depuis 1912, avec la marque Peugeot. De quoi faire du garage lamballais la plus vieille enseigne de la marque au Lion ? Probablement. Aujourd’hui, l’aventure se poursuit avec Corinne et Philippe, représentants de la quatrième génération Léna qui vivent actuellement la plus grosse révolution du secteur : celle de la voiture électrique.

7/ Carrosserie Rault, une presque centenaire qui tient le choc.

L’histoire a démarré il y a précisément 98 ans. Et les premiers clients n’étaient pas des automobilistes accidentés. Car avant de se spécialiser dans la carrosserie, l’entreprise Rault… a notamment vendu et réparé des alambics, à une époque où Lamballe et ses environs comptaient de nombreux bouilleurs de cru. Déjà installée au 36, de la rue du Docteur-Lavergne, la société créée par André Rault a gardé la même philosophie de travail au fil des ans : « Notre boulot, ce n’est pas de mettre des pièces neuves sur une voiture. Nous, nous faisons en sorte qu’après réparation, le véhicule soit identique à avant le choc et qu’il vaille le même prix », expose le représentant de la troisième génération, Stéphane Rault.

8/ Chez Le Vacon, on roule en famille dans la même direction.

1952 : dans la campagne lamballaise, une Peugeot 402 assure le service ambulance, le transport postal et la livraison de pain. Au volant : Pierre Le Vacon, 23 ans. Soixante-dix ans plus tard, l’entreprise s’est depuis longtemps spécialisée dans le transport de voyageurs. Des élèves se rendant à l’école bien sûr, mais aussi des Costarmoricains travaillant à l’usine Citroën près de Rennes, mais surtout des voyageurs partant en vacances à l’étranger. Au point que Le Vacon se positionne désormais comme un acteur important du tourisme en France, avec quelque 300 collaborateurs, 55 agences de voyages et 150 véhicules. Désormais, ce sont Julien et Mathieu Hamon qui, après leur père et leur grand-père, sont aux commandes. Toujours dans la même direction.

Photographie: ​Présentes parfois depuis plus d’un siècle sur le territoire de Lamballe, ces entreprises sont toujours aujourd’hui dirigées par les mêmes familles. Voici huit histoires de transmission, toutes synonymes de sagas familiales.

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