Article du 4 janvier 2021 par Sonia Tremblais - Ouest France
Depuis quelques années, le boulanger-pâtissier chocolatier Philippe Le Mercier met en avant le territoire de Lamballe-Armor (Côtes-d’Armor) grâce à ses fèves locales. Après des thèmes sur les palefreniers ou Lamballe Autfaï, c’est au tour des dessins de l’aquarelliste Yann Lesacher, dit Yal, de finir dans la galette des Rois !
"Yann Lesacher ? Je le connais depuis trente ans, lance Philippe Le Mercier, boulanger-pâtissier chocolatier à Lamballe (Côtes-d’Armor). Je suis amoureux de ses aquarelles. Elles sont lumineuses, confie le boulanger. Franchement, j’adore son coup de crayon. Il maîtrise son sujet ».
Des fèves locales
Alors l’idée de créer des fèves à l’effigie de son travail est apparue comme une évidence pour l’artisan lamballais. Ce dernier n’en est pas à son coup d’essai avec des fèves locales qui finissent dans les galettes faites maison, à la frangipane, la compote maison, la pistache cerise griotte…
Après les « monuments » lamballais et les palefreniers du haras, Philippe Le Mercier a mis en avant le travail du photographe Serge Andrieux pour ses livres de photographies anciennes « Lamballe Autfaï ». Les fèves, en noir et blanc, ont trouvé leur public.
Pour changer, il lui fallait trouver une autre idée et « toujours locale pour valoriser le territoire ». Il en parle à l’aquarelliste Yann Lesacher, Yal de son nom d’artiste, dont les parents sont originaires de la Poterie.
Il pioche dans ses livres Une Bretagne par les contours. « Je fais le tour de Bretagne à pieds. Et je fais un compte rendu de ce que je vois en aquarelle et peinture ». L’artiste sélectionne dix personnages croqués au fil du littoral breton.
« J’aime réunir des savoir-faire »
« Il a fallu que je regarde comment s’appelait un collectionneur de fèves. Je ne savais pas qu’on disait fabophile. C’est toujours des noms à coucher dehors non ?, sourit Yal. Une fois, j’ai trouvé le nom pour un type qui collectionnait des enclumes ! Je m’en souviens plus d’ailleurs ! » [Incudinophile. N.D.L.R.]
Reste ensuite à fabriquer les fèves. « Comme à chaque fois, je travaille avec une entreprise de Clamecy, une entreprise artisanale française et l’une des dernières faïenceries, explique le boulanger. Elle va en fabriquer environ 1 000. En fait, j’aime réunir des savoir-faire. Ici nous avons donc un boulanger-pâtissier, un aquarelliste et un faïencier. Du travail artisanal ! »
On donnera une petite carte à chaque personne qui achètera une galette. Une tombola permettra à dix chanceux ou chanceuses de gagner l’un des onze tomes de la série de livres réalisés par l’aquarelliste.
« Toutes les pages ont l’air sérieux, remarque-t-il. Mais c’est plein d’âneries en fait. J’adore faire des commentaires. [RIRES]
« C’est cet humour pince-sans-rire qui fait aussi la réputation de Yal », sourit la patronne de boulangerie.
L’aquarelliste réfléchit : « Des artistes veulent être exposés dans des grands musées. Moi, je veux être exposé dans une galette des Rois ! »
Photographie : Le boulanger-pâtissier Philippe Le Mercier et l’aquarelliste Yann Lesacher. La tombola permettra à dix personnes de gagner un livre de la série « Une Bretagne par les contours ». | OUEST-FRANCE
