Comment L’Entracte, à Lamballe, parvient à rester sur le devant de la scène ?

Article Le Télégramme Publié le 22 novembre 2022

Ouverte il y a quatre ans, la boutique de créateurs située rue Charles Cartel, à Lamballe, tient bon la barre. Deux lieux du même acabit ont ouvert aux Sables-d’Or et à Loudéac. Retour sur une petite success story.

Une fidélité à préserver

La boutique a ouvert ses portes le 13 novembre 2018, au 6, rue Charles-Cartel. À l’époque, elle porte le nom de Créa’ty Breizh, un collectif de onze créateurs bretons professionnels établis dans un secteur allant de Lamballe à Dinan en passant par Erquy. Dans les 30 m², chacun y vend ses créations artisanales (ceinture, porte-monnaie, accessoires pour enfants/bébés, luminaires, ou encore bijoux). En mars 2019, la structure évolue, conserve son statut associatif et prend le nom de L’Entracte, en référence au café-théâtre contigu. « Le principe n’a pas évolué et les artisans qui se relaient pour tenir la boutique non plus », indique Audrey Bon, présidente.

Une réalité à considérer

Au total, les produits d’une vingtaine d’artisans y sont vendus. Une dizaine d’entre eux ne paie pas de loyer mais laisse une commission. « L’association garde 30 % du prix de leurs articles vendus afin de participer aux charges », éclaire Audrey Bon, créatrice de bijoux et d’articles de déco en argile polymère. Car avant d’être un endroit d’exposition, la boutique est avant tout lieu commercial confronté aux aléas de la conjoncture et aux allées et venues des clients. « Il y a eu un effet de mode il y a quelques années, puis ça s’est essoufflé. Là, on sent que l’activité repart. L’envie de consommer local est bien ancrée chez les gens ».

Un équilibre à trouver

En quatre ans, L’Entracte a non seulement tenu la marée mais a aussi fait des petits. Une boutique similaire éphémère, a été ouverte dans l’ancien hôtel Morgan, aux Sables-d’Or, d’avril à septembre. Compte tenu du succès, l’expérience devrait être reconduite en 2023. Le 29 octobre dernier, c’est à Loudéac, rue Notre-Dame, qu’un magasin du même acabit s’est lancé. Sa fermeture est annoncée pour le 31 décembre, « mais l’objectif est qu’il reste ouvert à l’année », espère Audrey Bon. Par ailleurs, l’association participe à et/ou organise une petite dizaine de marchés locaux l’été et en fin d’année. « Avoir d’un côté, des lieux pérennes et de l’autre, des événements ponctuels où l’on se rend visible est une nécessité pour notre équilibre ».

Une rigueur à maintenir

La crise sanitaire a eu cet effet net : le lancement de beaucoup d’activités de créateurs, désireux de changer d’orientation professionnelle. Sauf qu’entre rêve et réalité, il y a un fossé. Et pas un petit. « C’est un métier à part entière qui nécessite d’être rigoureux, déterminé et polyvalent, souligne Audrey Bon, à son compte depuis une quinzaine d’années. C’est très chronophage et les revenus n’arrivent pas de manière régulière. Seul ou à plusieurs (1), il faut s’adapter et se renouveler sans cesse. Sinon, les gens se lassent ».

1. Des boutiques de créateurs gérées par d’autres structures existent également à Moncontour, Pléneuf-Val-André, Dahouet, Erquy et Jugon-les-Lacs. L’Entracte : tél. 06 88 19 76 74 ou boutiquelentracte.fr
Photographie: Ouverte le 13 novembre 2018, la boutique de créateurs L’Entracte, située 6, rue Charles-Cartel, à Lamballe, vend les produits d’une vingtaine d’artisans de la région. Le Télégramme/Benoît Tréhorel

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