25 ans de modèle vertueux pour la ferme de La Mare

Le Télégramme, le 13/04/2020, Nicolas Salles.

Depuis 25 ans, les époux Meslay vivent sur leur exploitation agricole à La Poterie, en circuit court et en vente directe. Un succès de pionniers qui a fait école. Et résumé ici en quatre chiffres clé.

1 000

Comme le nombre de porcs produits annuellement par la ferme de La Mare. Des porcs charcutiers élevés sans antibiotiques et qui grandissent sur paille. Une technique qui demande davantage de travail et d’espace que le caillebotis conventionnel mais qui offre en retour de nombreux avantages, tant pour l’animal (moins de stress, moins de blessures, moins de morsures…) que pour l’environnement : alors que l’azote contenu dans le lisier « classique », épandu en fertilisant, contribue à la contamination en nitrates des cours d’eau et nappes phréatiques, la paille a l’avantage d’en résorber une partie et de limiter les risques de ruissellement.

25

Comme le nombre d’années passées à la ferme de La Mare, à La Poterie, sans faire rentrer un tourteau de soja sud-américain. Une des plus grandes satisfactions de Jacques Maslay, qui a repris l’exploitation avec son épouse en 1987. « Et ce en dépit d’un modèle mondial pour la filière. Mais quand on augmente la production de porc en conventionnel, on s’attaque par ricochet à la forêt amazonienne ». Très peu pour le Lamballais.

Un modèle qui passe par la production locale de la nourriture : céréales, légumineuses (lupin, pois et féverole) et colza. Une culture raisonnée. Mais pas de bio. « Avec un rendement de 50 quintaux, il nous faudrait 50 ha, soit le double de l’exploitation », regrette l’exploitant.

Quand on augmente la production de porc en conventionnel, on s’attaque par ricochet à la forêt amazonienne…

5

Comme le nombre de personnes qui vivent aujourd’hui du travail à temps plein des 25 ha de terres et de l’élevage des suidés. Le couple Maslay a été rejoint par leur fils Antoine et leur belle-fille. Soit un ratio bien en deçà la moyenne française : 55 ha pour un couple d’agriculteur en 2012. Un modèle économique basé sur la production, la transformation et la vente d’environ 1 000 porcs par an. Sachant que, d’emblée, le choix s’est porté sur une autonomie pour la nourriture des animaux et la vente directe, sur place et par l’intermédiaire d’une Amap. « Il fallait diminuer au maximum les intermédiaires », résume Jacques Meslay.

200

Le nombre de clients réguliers revendiqué par Jacques Meslay. Dont certains depuis plusieurs dizaines d’années. Et une fréquentation guère impactée par les actuelles mesures de confinement. « Les gens viennent moins souvent, en semaine désormais, mais commandent davantage », explique l’exploitant qui s’est aussi découvert de nouveaux clients depuis quelques semaines, « plutôt jeunes, entre 30 et 45 ans ».

« De toute façon, à chaque crise, c’est la même chose : un nouveau palier de franchi. Le circuit court et la relocalisation, c’est rassurant et l’objectif qu’on devrait se fixer pour notre agriculture ».

En savoir plus sur la ferme de la Mare

Partager cette fiche : 

Vous souhaitez recevoir nos informations et nos offres ?

Inscrivez-vous à notre Newsletter !