
Ouest France, le 19/03/2020, Soizic Quéro.
La librairie La Cédille a descendu son rideau à Lamballe (Côtes-d’Armor). Mais pour aider les gens à affronter cette période de confinement, les libraires vont vendre à distance les livres qu’ils ont en réserve. « Dans son discours, Emmanuel Macron a incité à lire », relaie le libraire François Guéguen.
Avant de tirer le rideau, mardi 17 mars, à midi, juste avant le début du confinement, Armelle Guéguen, libraire à La Cédille à Lamballe (Côtes-d’Armor), a retiré les livres exposés en vitrine. « Ils vont s’abîmer sinon, confie-t-elle, sur le pas de la porte, avec une pointe de résignation dans la voix. J’ai mis des serre-livres à la place. » Une devanture qu’elle espère la plus courte possible.
Dès vendredi au plus tôt
Mardi matin, elle a réceptionné les dernières commandes. Pas de place à l’abattement pour autant. Son fils, François, responsable de la librairie, a appelé la banque pour « mettre en route un système de télépaiement. Il faut juste activer l’option sur la machine ». Cette démarche, opérationnelle vendredi 20 au plus tôt, permettra de vendre des livres à distance.
Ils n’ont « pas eu le temps de faire leur stock de bouquins »
« Via notre page Facebook, des lecteurs fidèles nous ont envoyé des messages de soutien. Certains nous ont dit qu’ils n’avaient pas eu le temps de faire leur stock de bouquins. » L’annonce du confinement les a pris de court. « On a réagi en proposant de la vente à distance. » Comment procéder ? Les lecteurs intéressés peuvent transmettre les références souhaitées par mail, en indiquant leurs coordonnées (contact@la-cedille.fr).
« Ce qu’on fait est symbolique »
Le libraire vérifiera ensuite dans son stock. Une caverne de 17 000 livres. « Si j’ai l’ouvrage, je réponds positivement. Je chiffre l’envoi, incluant les frais de port. Et le lecteur n’a plus qu’à confirmer. » Le professionnel du livre passera une fois par jour à la libraire. « Les envois se dérouleront par la Poste, tant que ce sera possible. Dans son discours, Emmanuel Macron a incité à lire. Ce qu’on fait est symbolique. » Mais confinés derrière des murs, l’évasion par les livres, ça compte. Pour tous.