Vente directe. La ferme de Marie-Jeanne

Le Télégramme, le 17/08/2017, Nolwenn Even.

La ferme de Marie-Jeanne à Andel, c'est l'institution en matière de vente directe. Plus de vingt ans qu'elle existe ! L'entreprise familiale composée de Marie-Jeanne, sa fille Anne-Flore et sa belle-fille, Colline, carbure à plein régime toute l'année.

« Un jour, un client a dit qu'il fallait demander aux hommes de faire ce que j'étais en train de faire. J'ai rigolé et je lui ai dit que de toute façon, ici, il n'y avait que des femmes », raconte Colline, la belle-fille de Marie-Jeanne. La vente directe a toujours existé à la ferme de Marie-Jeanne à Andel, mais c'est elle qui a lancé le magasin il y a presque un an. En tant qu'institution de la vente directe, Marie-Jeanne a de l'expérience et surtout, des revendications. « Il faut que les clients jouent le jeu ! C'est bien beau de dire que c'est bien, mais si personne ne va chez ceux qui font la démarche de la vente directe, ils ne vont pas tenir ! ». Le personnage est abrupt en apparence, mais surtout très généreux. Marie-Jeanne a monté son entreprise seule en 1992. Une histoire de 200 poulets restés sur les bras de son mari. « Elle les a pris et les a finis au blé, à l'ancienne, dans la vieille grange d'à côté », explique Anne-Flore, sa fille.

Rester indépendante

Aujourd'hui, la ferme s'étend sur environ 1.000 m² et les volailles sont réparties sur trois sites d'élevages. « J'ai toujours voulu rester indépendante. Et de toute façon les grandes surfaces au début, ça ne les intéressait pas. On m'a même dit que les bouis-bouis comme ça, ils n'en voulaient pas ! », grogne Marie-Jeanne. Selon elle, le Carrefour de Lamballe aurait été le premier à avoir fait la démarche. « Ils nous ont demandé notre prix, ils ne nous ont pas demandé de le baisser. Ils ont vraiment une volonté de travailler avec le local. ». Mais la part revenant aux supermarchés reste moindre. À la ferme de Marie-Jeanne, les clients sont choyés. De temps en temps, elle accompagne sa fille Anne-Flore sur les marchés de la région. « Je prends le temps de discuter. J'aime avoir de la proximité avec les clients. Je leur demande comment vont leurs enfants. » Elle raconte également que certains de ses clients connaissent le planning tellement par coeur qu'ils savent quand la fille de Colline est gardée par sa grand-mère à la ferme. « Certains nous suivent depuis le tout premier jour. Ils ont connu l'époque où je tuais et déplumais encore les poulets devant eux. Ça leur manque un peu ! » La volonté de Marie-Jeanne a toujours été de rester indépendante coûte que coûte. Sa priorité lors du lancement de son entreprise, c'était sa famille. « Et on a réussi à définir les rôles. Ça fonctionne bien maintenant entre nous trois, même si des fois je dois jouer le rôle de tampon entre les deux. Mais c'est aussi ça le rôle des anciens ! ».

À la ferme de Marie-Jeanne, ce qu'il manque, c'est le temps et non l'envie. Entre le magasin à Andel, l'élevage des poulets, et les marchés de la région, l'emploi du temps est bien chargé. Elles promettent de renouveler les opérations comme le marché de Noël, et de réitérer le repas de fin de marché d'été. « Cet été, on a été trop pris pour le faire, mais l'été 2018, on essaiera de le refaire ! ». Il est également hors de question d'augmenter la production. Toujours dans un souci éthique, Marie-Jeanne se refuse à vendre ce qu'elle ne produit pas. « Pas la peine de courir après plusieurs lièvres. Quand je n'ai pas de canard, c'est comme ça et il faut que les gens le comprennent. J'essaie d'être la plus honnête possible, c'est ça la base de la vente directe ! ». L'aventure familiale n'est pas prête de s'arrêter, mais pour cela, hors de question pour elles de léguer un peu de leur liberté pour augmenter la production.

En savoir plus sur la ferme de Marie Jeanne  

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