Ouest France, le 23 avril 2019, Jean-Yves Hinault.
Voilà près de huit ans que Christophe Leynaud a créé Lamballe musik, rue du Général-Leclerc, à Lamballe (Côtes-d’Armor). En ces temps compliqués, il a réussi le pari de vivre de la musique.
« Ça va. On va pas se plaindre… » Christophe Leynaud n’est pas du genre à pleurnicher sur la crise et la concurrence féroce avec le commerce en ligne. En cette semaine de vacances scolaires, des saxophones, des trombones « et un peu de tout »ont
déboulé dans son atelier de réparation de la rue du Général-Leclerc, près de la gare de Lamballe. « J’ai un coup de bourre. Je vais fermer le magasin une semaine. »
Et après l’hiver, voilà que les festivals se profilent. Via Backline Ouest, la société de location qu’il a créée, il loue du matériel et des instruments aux artistes se produisant en France, que ce soit pour des concerts uniques ou de longues tournées.
« Ça va du tabouret de batterie à la guitare, en passant par les pupitres, les chaises, les tapis de batterie, les amplis guitare ou basse, les contrebasses, les pianos… On est peu nombreux à faire ça en Bretagne et il y a beaucoup de festivals. »
Il développe aussi la location aux particuliers : pack sono, enceintes, platine CD…
« Mes plus proches concurrents sont à Rennes »
Dans son magasin-atelier, Christophe Leynaud, luthier spécialisé dans les instruments à vent, vend et répare tous les instruments. Il est le seul dans les Côtes-d’Armor à réparer.« Mes plus proches concurrents sont à Rennes et à Nantes. »
Sa plus grosse activité, c’est la réparation d’instruments à vent. « Ça va d’un réglage d’entretien à une restauration complète. » Pour le seconder dans des réparations pointues, il travaille avec un réparateur électronique, des luthiers, dont Anne Le Bail, qui restaure et entretient les violons, altos, violoncelles, contrebasses et archets…
Christophe Leynaud a posé ses valises à Lamballe il y a une vingtaine d’années. Cet ancien Savoyard a toujours vécu de la musique. « J’ai été professeur de saxo et directeur d’une école de musique en Savoie avant de devenir musicien professionnel, en intermittent du spectacle, durant quinze ans. »
Avant, c’était une boucherie-charcuterie
En 2011, après avoir obtenu un diplôme facture d’instrument préparé à l’Institut technologique européen des métiers de la musique (ITEMM) du Mans, il achète l’ancienne boucherie-charcuterie de la rue du Général-Leclerc, laissée à l’abandon depuis dix-huit ans.
« Les propriétaires ne voulaient pas vendre à n’importe qui. Ils ont refusé l’offre d’un promoteur. Quand je leur ai dit que c’était pour un atelier de réparation d’instruments, ils ont dit oui. »
L’espace étant devenu trop petit, il a acheté, il y a trois ans, la maison mitoyenne. Aujourd’hui, il dispose d’une surface de 220 m2. Un espace clair, moderne, avec des pierres apparentes. Ne lui demandez pas le temps qu’il passe au travail. Il ne le compte pas.
