Ouest France, le 27/10/2018, Soizic Quéro.
Le café-théâtre des Ballons rouges, un nom poétique pour un projet dont on entendait parler depuis plusieurs semaines à Lamballe (Côtes-d’Armor). Sébastien M’Barek, 41 ans, réinvestit l’espace du Grenier lamballais, rue Charles-Cartel, pour faire éclore sa salle de spectacle le 8 février 2019.
Il a suffi d’un pas pour savoir que c’était le bon lieu. C’était en décembre dernier. Avec sa femme, Sébastien M’Barek entre dans le bâtiment du Grenier lamballais, alors mis en vente. « Le coup de cœur » a été fatal. « Il y a de belles hauteurs, une ancienne cour intérieure, de la pierre apparente, des balcons… » Un esprit « dans son jus » y règne.
" Un lieu d’accueil pour les one-man-show "
Le Lamballais d’adoption comprend alors qu’il va pouvoir lancer son projet : « Créer un espace, en centre-ville, pour faire découvrir les artistes. ll manquait un lieu d’accueil pour les one-man-show. Il y a une dynamique à impulser. Lamballe possède un fort potentiel. »
Pour ce Lamballais d’adoption de 41 ans, « l’envie de voir du spectacle est là depuis longtemps ». Salarié chez un bailleur social, l’ancien plombier électricien de formation s’apprête à quitter son emploi en décembre. « Depuis quatre ou cinq ans, je savais que mon projet était réalisable. »
Une jauge de 50 places
Le père de deux ados se souvient, petit, « d’émissions cabaret à la télé, où les stars se déguisaient. C’était un moment privilégié ». Dans son café-théâtre dénommé Les Ballons rouges, c’est le sentiment qu’il veut transmettre aux futurs spectateurs du lieu. Une salle « à taille humaine, avec une jauge de 50 places, où on peut échanger après la représentation autour d’un verre ».
Ce lieu artistique est le « bébé » de Sébastien M’Barek, passionné de musique. « Il y a vingt ans, j’ai fait de la batterie. J’étais membre d’un groupe Les Alchimistes. On a fait plusieurs concerts. J’aimais bien la scène. Un jour, j’ai dit que je m’achèterais un accordéon ou un biniou…. » Le boulot prend le dessus « et j’ai freiné la musique ».
Il devient accordéoniste
Mais, en 2013, un membre de son ancien groupe décède. « Je n’ai pas traîné pour acquérir un accordéon. J’ai appris seul au début, puis j’ai suivi des cours. » Fin 2014, il entre dans la troupe musicale des Enflammés, qui joue au profit des Restos du cœur chaque hiver. C’est là qu’il rencontre la chanteuse Floriane Terrier. Le courant passe et le groupe Flo et ses Ter Happy jaillit.
L’accordéoniste écrit aussi les textes. « J’ai commencé à l’âge de 20 ans. Annie Girardot, l’attentat du Bataclan, le personnage de Flo… Écrire est un exutoire. » Le groupe a déjà fait 80 concerts. Au fil des dates, Sébastien M’Barek grossit son carnet d’adresse, noirci depuis vingt-cinq ans. Depuis cet été, des artistes font des petites vidéos pour promouvoir son projet sur sa page Facebook.
À cent jours de l’ouverture
« Le 31 octobre, nous serons à cent jours de l’ouverture, fixée le 8 février. » Le compte à rebours est activé. Depuis septembre, les copains et la famille aident à réaliser les travaux. Dans ce bâtiment de 400 m2, où entre par un porche, le café-théâtre occupera une centaine de mètres de carrés. « On conserve trois appartements côté rue Cartel. Le local de l’entrée sera destiné à une boutique, Créa’ty Breizh. À l’origine, ce porche était un quai de déchargement. C’était un endroit où on stockait des spiritueux. »
Beaucoup d’humour
La scène, les loges, un espace bar à l’étage… L’esquisse est déjà tracée. La programmation, constituée d’une vingtaine de dates, est calée jusqu’en juin. « Ce sera principalement de l’humour, avec des one-man-show et des duos, du théâtre, de la musique, de la magie, de la ventriloquie… Il y aura des artistes inconnus, des personnes que vous déjà vues à la télé dans un feuilleton… » Un vendredi sur deux, des concerts seront proposés. « De la chanson française, des concertos… Des choses assez posées. »
" Ils s’évaderont complètement "
Jeunes, trentenaires, quadras, retraités : Les Ballons rouges seront un lieu dédié à toutes les générations du vendredi au dimanche. « Pendant une heure environ, ils s’évaderont complètement. » Il faudra compter « 15 € pour un one-man-show et 8 € pour un concert ».
Les ventes de billets débuteront en janvier. « L’idée est de défendre les artistes et de venir les découvrir. J’y crois. Je suis serein. Si on fait de la qualité… », affirme Sébastien M’Barek, qui a investi plusieurs centaines de milliers d’euros dans son projet. Son audace le fait avancer. « Si un jour, je dois regarder dans le rétroviseur, j’aurais plus peur de ne pas l’avoir fait. »
Le site cafetheatre-ballonsrouges.bzh sera mis en ligne en fin d’année. Sur Facebook : le café-théâtre des Ballons rouges.
