Article Ouest-France Véronique CONSTANCE.Publié le 04/05/2021
Anthony Allain a repris Le Cool bar, à Lamballe (Côtes-d’Armor), depuis 2017. Comme d’autres commerces dits « non essentiels », son bistrot a dû fermer ses portes le 30 octobre 2020. S’il est content de rouvrir son bistrot le 19 mai 2021, retrouver ses salariés et ses clients, il aimerait voir cette réouverture s’inscrire dans la durée.
« Bonjour ! Ça va ? Bon, ben bonne nouvelle, tu vas pouvoir rouvrir ton bar. » Le Cool bar, vendredi 30 avril 2021, en fin d’après-midi, à Lamballe-Armor (Côtes-d’Armor), au lendemain des annonces d’Emmanuel Macron. Anthony Allain, son propriétaire, échange avec une dame venue déposer une affiche, au sujet de la réouverture des bars et restaurants. Le patron va pouvoir rouvrir les portes de son bistrot, qui a pignon sur la place du Champ-de-Foire, dès le 19 mai 2021. À l’extérieur, les parasols n’attendent plus que les chaises et tables meublant habituellement la terrasse.
Cave à bières pendant 6 mois
Enfin… Rouvrir n’est pas le terme vraiment approprié car Anthony Allain n’est pas du genre à rester les bras croisés et attendre que ça se passe. Durant ce deuxième confinement où il a dû, une fois de plus, baisser le rideau, il a eu l’idée de métamorphoser son établissement en cave à bières. « Je pensais que c’était pour quelques semaines. Mais les semaines sont devenues des mois. »
Bières artisanales, bretonnes, françaises, étrangères… Au fil des mois, il a étoffé sa gamme de produits avec plus d’une centaine de références et élargi sa clientèle. « J’ai même des commandes sur mon site internet d’amateurs de bières de Nantes, Metz, du sud de la France… »
Le patron du bistrot a aussi mis à profit cette période pour installer une ardoise digitalisée au-dessus du comptoir, affichant les bières de la maison et améliorer son site internet, « une belle vitrine ».
« Que cette réouverture s’inscrive dans la durée »
Quant au 19 mai 2021, s’il est content de rouvrir, de revoir ses clients, ses deux salariés, de retrouver ce lien social qui lui manque tant, il est sur la réserve : « On est prêt, on a envie, on s’adapte… Mais on voudrait que cette réouverture s’inscrive dans la durée. Et non pas revivre un stop-and-go que l’on subit depuis un an. On souhaiterait avoir une vision au moins à trois mois par rapport aux commandes auprès des fournisseurs, afin de ne pas avoir de la perte. »
Cependant, il relativise et pense aux établissements qui n’ont pas de terrasse et qui devront attendre le mois de juin pour accueillir leurs clients. « Grâce à la mairie, j’ai pu étendre la mienne et ainsi augmenter sa capacité d’accueil, ce qui nous a bien aidés l’an dernier. » Mais se pose la question de la météo, qui alourdit une situation déjà compliquée avec le couvre-feu et la contrainte de ne pouvoir servir à l’intérieur. « S’il pleut comme l’an dernier à la réouverture après le premier confinement… Si les températures ne sont pas au top… » C’est sûr, les parasols ne suffiront pas.
Pour l’heure, Anthony Allain se concentre sur ses deux prochaines semaines, au programme desquelles figurent nettoyage, mise en place, ou encore achats auprès des fournisseurs.
Il pense aussi aux gestes barrière que la clientèle devra respecter. « Je ne veux pas revivre la situation de l’an dernier où l’on a dû, avec mes deux salariés, faire la police. Ce n’est pas notre job. Il est nécessaire que chacun se responsabilise. »
Photographie:Anthony ALLAIN, à la tête du Cool Bar depuis 2017, à Lamballe (Côtes d'Armor), éspère que cette réouverture s'inscrive dans la durée.
