Ouest France, le 16 juin 2018, Sonia Tremblais.
Dominique Durand tient le magasin Émeraude Optique, place du Marché à Lamballe (Côtes-d'Armor). Elle propose un nouveau service : se rendre directement chez sa clientèle à domicile ou en entreprises.
« Opticienne, c’est mon métier de service et de passion ». Dominique Durand, 52 ans, est catégorique sur ce point. La Lamballaise s’est installée voilà 24 ans sur la place du Marché à Lamballe. Virginie, son employée, l’accompagne depuis onze années. « Elle est indispensable », lance Dominique, dans un sourire.
« On ne fait pas que vendre ! »
La gérante propose un nouveau service à domicile. « Le cadre est strict. Pas question pour nous de démarcher le client, c’est ce dernier qui doit nous contacter. » Être indépendant, c’est aussi « se démarquer en apportant du service, beaucoup de réparations et du service après-vente. Ce n’est pas que vendre. On a l’amour de notre métier. Et on se pose en professionnel », insiste la patronne, qui choisit elle-même toutes les montures exposées en magasin, environ 1 000 modèles.
Un service utile
Un service « utile » aux personnes qui ne peuvent se déplacer comme les personnes âgées ou en situation de handicap, à ceux qui n’aiment pas aller dans des boutiques « il y en a » et aux chefs d’entreprises « dont le temps est précieux ».
Dominique prend ses mallettes, prépare un échantillonnage de lunettes après avoir sondé les besoins de la personne et peut se rendre jusqu’à 30 kilomètres aux alentours de Lamballe. « Je discute avec ces personnes, voit exactement ce qu’elle souhaite et voilà, c’est aussi simple que ça. C’est aussi du temps que j’accorde à mes clients, explique-t-elle. Je me dis que je sers vraiment à quelque chose. »
Et pour faire connaître sa nouveauté, rien de tel que les réseaux sociaux. « Mon fils travaille dans l’informatique et il a eu l’idée d’un visuel, plutôt marrant. Je l’ai mis sur Facebook. Et ça partage ! »
S’installer à son compte
Ce métier, elle le pratique depuis toujours. Un papa ouvrier, une maman infirmière. « Ils m’ont soutenu dans mes études. J’aurais pu être médecin, mais pour diverses raisons, je suis allée vers l’optique. » Après un bac, un BTS, la « bosseuse » se lance, à 20 ans, sur le marché du travail.
Sa soif d’apprendre la fera bouger. « J’avais de la curiosité et l’envie de connaître de nombreuses techniques », se remémore la patronne. La commune de Plancoët sera sa dernière boutique comme employée.
Elle décide de s’installer à son compte, comme opticienne indépendante, et pose ses bagages à Lamballe. « Je ne regrette pas. On est bien ici. »
« La confiance s'installe »
À 48 ans, elle passe un diplôme universitaire d’optométrie afin de se perfectionner dans les examens de vue. « Il n’y a pas d’âge pour apprendre ! J’apporte des conseils encore plus pointus aux clients. »
Et des clients fidèles, il y en a. « Grands-parents, parents, enfants... C’est quand même sympathique, apprécie l’opticienne. Ce métier a un rôle social. Quand on fait les examens techniques, les gens vous racontent leur vie, sourit, avec empathie, la patronne. La confiance s’installe. Et ça, ça n'a pas de prix ! »
