Cette infirmière change de vie et devient commerçante

Article du Ouest-France  par Antonin GENDRY.Publié le 01/04/2021

À 39 ans, ce jeudi 1er avril 2021, Virginie Guezou rachète les magasins de lingerie RougeGorge, de Guingamp et Lamballe (Côtes-d’Armor), à sa mère. Un changement de cap radical pour cette maman de deux enfants, auparavant infirmière pendant 15 ans.

Fini la blouse blanche. Après quinze années d’exercice à l’hôpital de Paimpol (Côtes-d’Armor), la jeune maman de deux enfants, Virginie Guezou, 39 ans, s’est reconvertie en tant que commerçante, en janvier 2019. « Aujourd’hui, je suis plus qu’épanouie. Je n’ai pas l’impression de travailler, c’est comme si j’étais dans une cour de récréation », confie-t-elle, grand sourire aux lèvres. Un choix qu’elle ne regrette pas et qui apparaît comme une évidence, au vu de son histoire.

Baignée dans le commerce enfant

Elle est née de parents commerçants. Sa mère, Anne-Yvonne Guezou, 63 ans, a notamment tenu les magasins de vêtements Phildar, ODY 7 et de lingerie Canelle, devenu RougeGorge, à Guingamp pendant 30 ans. « Je venais tous les jours aux magasins, j’adorais. J’étais intimement persuadée que j’allais un jour devenir commerçante, je crois que j’ai ça dans le sang », explique la trentenaire.

Mais pourtant, toute petite, Virginie Guezou rêve de devenir infirmière. « Quand on me demandait ce que je voulais faire à l’école, c’est toujours ce que je répondais. » Un métier qu’elle exerce durant de longues années, à Paimpol. Mais le rêve de jeune fille s’étiole au fil des années. « J’ai beaucoup aimé ce métier, je ne le renierai jamais, confie la nouvelle propriétaire du magasin de lingerie RougeGorge, place du Centre. Mais j’étais fatiguée, c’est un métier difficile. J’étais dans une période de doute, j’avais besoin de changement. »

« Avoir été infirmière m’aide beaucoup »

Lassée de son quotidien, en janvier 2019, elle demande à sa mère, en manque de personnel, de l’embaucher dans son magasin de lingerie. La jeune femme intègre d’abord RougeGorge, à Lamballe, devenant ainsi conseillère de vente.

« Je crois que je ne serais pas devenue la commerçante que je suis sans avoir été infirmière . Cela m’aide beaucoup, précise-t-elle. Dans l’empathie, la bienveillance envers les clients… Et puis, je connais le corps humain. Je peux mieux conseiller les femmes pour de la lingerie. »

Aujourd’hui, Virginie Guezou côtoie également des clientes femmes qui se sont remises d’un cancer du sein, puisque la franchise de lingerie a développé une gamme postopératoire. « C’est là que mon ex-métier m’aide aussi, à conseiller pour des premiers achats de soutien-gorge. »

Une double pression

Un nouveau quotidien, néanmoins, très différent de celui qu’elle a connu pendant 15 ans, à l’hôpital. « J’avais la vie des gens entre les mains, il faut pouvoir le vivre. J’ai d’anciennes collègues qui me disent que j’ai de la chance de m’être reconvertie, surtout en cette période de Covid. Les patients, même si on essayait de leur redonner le sourire, ne l’avaient pas toujours, raconte la néocommerçante. Là, je ne vois que des gens joyeux, qui viennent au magasin pour un achat plaisir, c’est différent », constate-t-elle.

Ce jeudi 1er avril donc, après plus de deux ans comme salariée de sa mère, Virginie Guezou deviendra la patronne des boutiques RougeGorge de Guingamp et Lamballe. « J’ai une double pression. Celle de mener à bien ce projet et celle de rendre fiers mes parents », continue la jeune femme. Avant, peut-être, de se reconvertir une nouvelle fois ? « Pourquoi pas, un jour, vendre des petits légumes ? », s’amuse la nouvelle commerçante. Qui, aujourd’hui, se focalise sur ce nouveau cap professionnel.

Photographie: Depuis sa reconversion, la gérante du magasin Rouge Gorge à Guingamp et Lamballe, Virginie GUEZOU, se sent beaucoup plus épanouie dans sa nouvelle vie.

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