Après trois mois d’arrêt forcé, « Au sucré salé » rouvre

Le Télégramme, le 11/04/2020, Benoît Tréhorel.

Victime d’un accident domestique le 27 janvier, le pâtissier Nicolas Philippe avait dû cesser son activité. Une expérience qui lui a fait prendre du recul. Ses macarons, eux, reviendront en vitrine le 16 avril.

Patatras. Tout s’est subitement arrêté le 27 janvier. Victime d’un accident domestique, Nicolas Philippe, gérant de la pâtisserie fine « Au sucré salé », rue Calmette, se retrouve aux urgences : son index gauche est méchamment touché. Opération. Séjour à l’hôpital. Puis, retour à la maison. « Bon, je me suis dit que j’allais pouvoir retourner au boulot la semaine suivante », rembobine-t-il.

Ça m’a permis de réfléchir à ce qui est vraiment important dans la vie. Or, la priorité, c’est la santé.

Sauf que non. L’arrêt de travail va durer plus de deux mois. Un coup de frein aussi brutal qu’imprévisible pour le jeune trentenaire, pâtissier de talent, empressé de tempérament. « Je me suis retrouvé confiné chez moi bien avant le coronavirus, badine-t-il. J’ai mis du temps avant de réaliser. Au départ, tu prends une claque. Quand tu es indépendant, tu te dis que rien ne peut et rien ne doit t’arriver. Et un jour, tout bascule ».

Sa maman-employée est partie en retraite

Sa maman, seule employée de l’entreprise, prend sa retraite le 31 janvier. Le commerce baisse le rideau. Les fours et réfrigérateurs s’éteignent. La vague des échanges avec la banque, l’assurance, le comptable et le propriétaire des locaux déferle. Sans compter les innombrables messages de soutien des clients et des proches. « Je ne me suis pas senti abandonné. Et ce côté humain, c’est ça que je veux retenir ».

Originaire de La Poterie, Nicolas a ouvert son antre pour gourmets en janvier 2015. L’activité de vente à emporter, salon de thé et tartes salées le midi, n’a eu de cesse de se développer. Le macaron, décliné à foison, demeurant son produit phare. Cette longue interruption forcée n’a pas, loin s’en faut, abîmé son enthousiasme. En revanche, il en a tiré quelques leçons : « C’était peut-être un mal pour un bien. Ça m’a permis de me poser et de réfléchir à ce qui est important dans la vie. Or, la priorité, et plus encore aujourd’hui dans le contexte qu’on traverse, c’est la santé ».

Incertitudes mais nouveautés

Pas de Saint-Valentin, pas de Pâques (son deuxième rendez-vous de l’année en termes de chiffre d’affaires, après Noël), beaucoup d’incertitudes quant à la durée du confinement et au comportement des consommateurs dans les prochains mois, mais une irrépressible envie de revêtir le tablier. « Au bout d’un moment, souffle-t-il, t’as envie de te sentir utile et de reprendre l’activité ».

Jeudi 16 avril, à 10 h, on pourra de nouveau pousser la porte d’« Au sucré salé ». Nicolas y proposera des pâtisseries à emporter et un service de livraison. Le doigt va nettement mieux. Le moral aussi. La preuve : de petites nouveautés vont bientôt se glisser dans la carte.

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